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À la recherche de la CAQ perdue

Auteur: 2021/04/17

Ce texte est d'abords paru dans Le Soleil.

Il est peut-être temps de signaler une disparition. Depuis que la Coalition avenir Québec est entrée au gouvernement, ses principes semblent avoir disparu. On ne peut qu’espérer qu’ils seront retrouvés sains et saufs avant qu’il ne soit trop tard pour sauver les finances du Québec.

Rappelons-nous, à la dernière élection, la Coalition avenir Québec se présentait comme l’option fiscalement responsable pour le Québec.

C’est le parti qui proposait de rembourser 10 milliards de dollars de dette, éliminer 5 000 postes de fonctionnaires et s’attaquer au gaspillage des fonds publics pour économiser 800 millions de dollars par année.

C’est le parti qui est allé repêcher des candidats tels Youri Chassin de l’Institut économique de Montréal et Éric Girard au Parti conservateur du Canada.

C’est le parti qui était même vu comme une « menace à la paix sociale » par Alexandre Taillefer, évoquant des coupes et privatisations massives.

À peine trois ans plus tard, la réalité est toute autre, alors que le gouvernement Legault reçoit les accolades de la CSN pour avoir choisi de reporter l’équilibre budgétaire, quel qu’en soit le coût pour les prochaines générations.

Les 5 000 postes de fonctionnaires devant être abolis sur quatre ans se sont transformés en une hausse de 48 000 équivalents temps plein depuis l’entrée en poste du gouvernement.

La dette, qui préoccupait la Coalition avenir Québec en campagne, n’est plus qu’une arrière-pensée, le gouvernement ayant choisi de suspendre la Loi sur l’équilibre budgétaire et d’attendre sept ans avant de retrouver l’équilibre.

Bien que la pandémie n’ait pas aidée, il est important de reconnaître que les tendances dépensières ont commencé bien avant.

Déjà, au cours de sa première année à la barre, le gouvernement caquiste avait fait croître la taille du gouvernement par 11 000 employés, dont plus de 4 000 sont des employés de bureau.

Sur le plan budgétaire, les surplus de 4,4 milliards de dollars légués par le gouvernement Couillard avaient fondu à zéro dès le premier budget, en grande partie à cause d’une augmentation des dépenses de l’ordre de 5,1 milliards de dollars.

Si personne ne pouvait s’attendre à un retour à l’équilibre budgétaire cette année, le manque d’ambition du plan caquiste se doit d’être souligné.

En attendant 2027-28 pour revenir à l’équilibre budgétaire, le gouvernement Legault nous demande de lui faire confiance pour résister à la tentation de dépenser encore davantage au cours des deux prochaines élections.

Alors que l’économie reprend du poil de la bête, que le chômage est redescendu autour de six pour cent et que la vaccination progresse, il devient de plus en plus difficile pour le gouvernement de rester les bras croisés devant un déficit de 12,3 milliards de dollars.

La CAQ qu’on a connue en élections serait la première à vouloir s’y attaquer en révisant certains programmes, en brassant des structures et en proposant d’éliminer les postes superflus parmi les quelques 537 000 fonctionnaires travaillant au gouvernement.

Pourtant, le ministre des Finances, Éric Girard refuse de commencer le travail avant 2023-24.

Si quelqu’un sait où est passée la CAQ de 2018, qui se préoccupait du gaspillage de fonds publics, de l’endettement du Québec et de la taille éléphantesque de notre gouvernement, prière de nous faire signe.