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Une génération dans le rouge

Auteur: Nicolas Gagnon 2023/04/18

Quinze ans de déficits. Quinze années au cours desquelles le gouvernement fédéral a accumulé des dettes sur la carte de crédit des contribuables à coup de dépenses record. 

 

Mais le «gros bon sens fiscal» n’est pas près de revenir à Ottawa.

 

La dernière fois que le Canada avait un budget équilibré, Saku Koivu était le capitaine des Canadiens de Montréal, Dans une Galaxie Près de Chez Vous 2 était à l’affiche au cinéma et Barack Obama obtenait un second mandat présidentiel. Bref, c’était une autre époque.

 

Si l'on fait abstraction de l'excédent de 1,4 milliard de dollars en 2015, cela fait près d'une génération que le budget fédéral n'a pas été équilibré.

 

Le dernier budget fédéral présenté par la ministre des Finances Chrystia Freeland aurait dû présenter un plan de retour à l'équilibre budgétaire qui s’attaque sérieusement à la croissance de la dette canadienne.

 

Le nouveau budget laisse plutôt un déficit de 40 milliards de dollars aux générations futures. 

 

Autrement dit, le gouvernement ajoutera en 2023 près de 110 millions de dollars par jour à la dette canadienne.  
 

En réponse, une majorité de Canadiens estiment que la frénésie dépensière d’Ottawa a assez duré et appellent désormais à un retour à la rigueur.
 

Ils ont raison.
 

La mise à jour économique déposée à l'automne 2022 prévoyait un retour à l'équilibre budgétaire pour 2027-28. Mais ce n'était que de la poudre aux yeux.
 

Une impression de déjà-vu ? Après quelques déficits, un coup de baguette magique et hop, retour à l'équilibre budgétaire ?
 

C'est exactement ce qu'a promis le Premier ministre Justin Trudeau en 2015. Quelques déficits modérés suivis d'un retour à l'équilibre budgétaire en 2019.
 

Au lieu de cela, Trudeau a accumulé un déficit de 30,9 milliards de dollars au cours de la dernière année de son premier mandat.
 

Repousser le retour à l'équilibre budgétaire semble faire partie de la stratégie de (mauvaise) gestion des finances publiques du gouvernement Trudeau
 

Ce sont les générations futures qui paieront le prix des dépenses abyssales de ce gouvernement. On ne peut blâmer les contribuables d’en avoir assez de cette folie dépensière.
 

Chaque fois que le gouvernement fédéral enregistre un déficit, il augmente la taille de la dette fédérale. Cela se traduit par des charges d'intérêt plus importantes.
 

En 2023, nous paierons près de 44 milliards de dollars d'intérêts sur la dette. Ces 44 milliards serviront à payer les bonus des banquiers et ne pourront pas être utilisés pour améliorer nos routes, notre système de santé ou pour offrir aux contribuables les plus démunis un allègement dont ils ont tant besoin.
 

Si l'on vous donnait un milliard de dollars, vous pourriez dépenser 100 000 dollars chaque jour pendant 25 ans et ne jamais manquer d'argent. 
 

Imaginez maintenant que cela se répète 44 fois.
 

Mais au lieu de finir dans votre poche, cet argent va aux détenteurs d'obligations de la Banque du Canada. 
 

En accumulant ces déficits, le gouvernement Trudeau sabote la marge de manœuvre dont les générations futures auront besoin pour protéger le mode de vie qui fait du Canada un pays envié dans le monde entier.
 

D’ici 2028, le Canada dépensera 235 milliards de dollars pour honorer ses obligations en matière de dette. En supposant bien sûr que le gouvernement n'ajoute pas d’autres dépenses à la carte de crédit des contribuables. 
 

Lors de son récent passage à l'émission Tout le monde en parle, Justin Trudeau a tenté de justifier ses dépenses hors de contrôle en affirmant que le ratio dette/PIB du Canada est inférieur à celui du reste du G7.
 

Sauf que son propre gouvernement et plusieurs institutions prévoient une récession cette année et une réduction du PIB. Cet avantage est en péril.
 

Il est de plus en plus clair que le gouvernement Trudeau a perdu le contrôle des finances publiques canadiennes. 
 

Le moment est venu de faire des choix difficiles. Autrement, nous léguons des choix encore plus difficiles aux générations futures.