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Les vacances dans le sud de la famille Trudeau en 2019 ont coûté près de 200 000$ aux contribuables

Auteur: James Wood 2021/02/03

Les vacances de Noël du premier ministre Justin Trudeau au Costa Rica en 2019 ont coûté 196 137$ aux contribuables, selon des documents obtenus par la Fédération canadienne des contribuables.

" Les premiers ministres ont le droit de prendre des vacances comme n'importe qui d'autre, mais ce droit ne s’étend pas jusqu’à refiler une facture à six chiffres aux contribuables pour aller siroter des Mai Tais sur une plage, " a déclaré Aaron Wudrick, directeur fédéral de la FCC.

Les documents montrent que six vols effectués à bord d’avions Challenger du gouvernement fédéral sont liés aux 16 jours de vacances de la famille Trudeau. Ceux-ci auraient effectué un total d’environ 34 heures de vol. Le temps de vol normal pour un aller-retour entre Ottawa et San Jose, au Costa Rica, est d'environ 11 heures.

Le coût d'exploitation d'un Challenger est de 5 543$ l'heure, ce qui établit le coût de ces vols à 187 353$.

Le coût total des vacances du premier ministre et de sa famille s’élève à 196 137$ pour les contribuables quand on prend en compte les frais d’hébergement de l’équipage au San Jose Marriott et les 1 235$ facturés en repas durant les vols.

Ce n’est pas la première fois que Trudeau refile une grosse facture aux contribuables pour un voyage dans le sud. En 2017, les vacances de Trudeau aux Bahamas ont coûté plus de 215 000$ aux contribuables.

D'autres chefs d’états prennent des vols commerciaux pour leurs vacances. Le Premier ministre britannique Boris Johnson a notamment fait les manchettes pour avoir pris un vol en classe économique en décembre 2018.

" Il est inacceptable que les vacances de famille du premier ministre coûtent 200 000$ aux contribuables, " a déclaré Wudrick. " Il est temps de réévaluer notre politique interdisant aux premiers ministres de prendre des vols commerciaux. Si ces vols sont suffisamment sécuritaires pour d'autres chefs d’état du G7, ils devraient l'être pour le nôtre aussi. "

Le Cabinet du premier ministre a refusé de commenter les coûts des vols, de la nourriture et la part totale de la facture assumée par la famille Trudeau. Le Cabinet s’est contenté de réitérer la politique de vol pour le premier ministre.

La FCC a également effectué un suivi avec le ministère de la Défense nationale au sujet des coûts élevés de ces vols.

Le ministère a indiqué que le coût du voyage aller-retour de la famille Trudeau était de 5 764 $. Cela ne prend pas en compte les coûts des quatre autres vols liés aux vacances familiales du premier ministre.

L'armée a également indiqué que ces vols additionnels étaient nécessaires afin d’accommoder les projets de vacances de l’équipage du Challenger et du besoin d'un avion Challenger compatible avec le système de localisation des avions en vigueur aux États-Unis.

David Perry, expert en contrats de défense à l’Institut canadien des affaires mondiales, estime que les coûts des vols pour le voyage de la famille Trudeau au Costa Rica sont effectivement de 187 353$, malgré ce qu’en dit l’armée.

" L'explication voulant que toutes ces autres choses ne doivent pas faire partie des coûts en lien avec ce voyage ne tient pas la route selon moi, " a déclaré Perry. "Vous pourriez faire une analogie avec un vol commercial. L’aller-retour de Trudeau équivaudrait à ce que vous paieriez pour les billets en quelque sorte. Tout le reste, les vols supplémentaires pour diverses raisons, équivaut à ce que la compagnie aérienne a déboursé pour l’emmener là-bas."

Il a également mis en doute la manière dont les militaires canadiens ont géré les obstacles réglementaires américains.

"Comment se fait-il que l’on ait dû attendre que le besoin ne survienne avant de réaliser que l’avion n’était pas conforme?" a dit Perry. "Le changement réglementaire ne s'est pas matérialisé du jour au lendemain. "

" Pourquoi a-t-on attendu à la dernière minute afin d’établir si nos avions pouvaient continuer à voler? Ces avions appartiennent au gouvernement du Canada. Si l’on n’a pas finalisé l’évaluation au temps opportun, c’est au gouvernement de porter le blâme quant au fait que ces vacances de Noël aient nécessité deux avions plutôt qu’un seul. "