Alors que près d’un Canadien sur cinq peine à se nourrir convenablement, la fonction de gouverneur général continue de donner lieu à des excès faramineux entièrement assumés par les contribuables.
Chaque fois qu'un scandale de dépenses éclate à Rideau Hall, la même question est sur toutes les lèvres: pourquoi payons-nous pour cela?
Entre les généreuses pensions à vie, les voyages internationaux coûteux et les augmentations de salaire qui se succèdent, il est facile de perdre de vue tous les privilèges royaux dont jouit la gouverneure générale Mary Simon.
Déconnexion
Alors que près d’un Canadien sur cinq peine à mettre de la nourriture sur la table, il est scandaleux que ces mêmes contribuables acquittent les dépenses hors norme de l’occupant de Rideau Hall.
Après une succession de scandales de dépenses, Kelly Block, une députée de la Saskatchewan, a parrainé début juin une motion au sein d'un comité parlementaire visant à réduire le budget annuel attribué au gouverneur général. De nombreux élus ont soutenu la motion, y compris des députés du Bloc Québécois.
Mais les députés libéraux et néo-démocrates ont préféré bloquer la motion, avec des excuses qui, à juste titre, ont suscité des froncements de sourcils.
«J'aimerais en savoir plus», a déclaré le député néo-démocrate Gord Johns. «Il s'agit simplement d'une proposition visant à réduire arbitrairement une partie d'un budget sans l'avoir étudié correctement», a quant à lui déclaré le député libéral Anthony Housefather.
En savoir plus? Une réduction arbitraire? Nos élus font de l’aveuglement volontaire.
37 000$ de vêtements
Le débat en commission parlementaire a eu lieu moins de deux semaines après qu'un rapport publié par le National Post révèle que la gouverneure générale a facturé aux contribuables plus de 37 000 dollars pour sa seule garde-robe au cours de ses deux premières années de mandat.
Pour couronner le tout, ces dépenses n'ont pas soulevé d'objections auparavant, car la fonction de gouverneur général s'accompagne d'un compte de dépenses pour équiper sa garde-robe à concurrence de 130 000 dollars par mandat de cinq ans. Même le premier ministre n’a pas droit à un tel privilège.
Puis une semaine avant le débat en commission parlementaire, un second rapport a révélé que le salaire du gouverneur général avait augmenté quatre fois entre 2019 et 2023, passant de 302 800 dollars à 351 600 dollars.
Il est à noter que le salaire du gouverneur général se situait déjà dans la tranche supérieure des salaires canadiens avant ces augmentations successives.
Les frais de voyage à l'étranger de la gouverneure générale ont également fait sensation lorsqu'il a été révélé que la gouverneure générale et sa délégation avaient dépensé près de 100 000 dollars de l'argent des contribuables pour des repas en avion lors d'un voyage d'une semaine au Moyen-Orient.
Le menu à bord comprenait du bœuf Wellington, du filet de porc farci aux pommes et aux canneberges et du carpaccio de bœuf. Une haute gastronomie hors de portée pour la plupart des ménages canadiens.
Soyons clairs: la gouverneure générale peut avoir des goûts de luxe, mais les contribuables n’ont pas à payer pour son train de vie somptueux.
Privilèges anachroniques
Pourtant, ces dépenses incontrôlées ne sont que la partie émergée de l'iceberg. Saviez-vous que Rideau Hall coûte aux contribuables plus de 24 millions de dollars par an? Que les gouverneurs généraux à la retraite nous coûteront jusqu'à 18 millions de dollars en pensions?
Qu’ils ont même droit à un compte de dépenses personnelles de 200 000 dollars par an à vie après avoir quitté leurs fonctions?
Les exemples ne manquent pas pour illustrer la culture dépensière qui règne autour du gouverneur général. Alors pourquoi nos politiciens refusent-ils de voir les «drapeaux rouges»?
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Et soyons clairs: le blâme n’est pas que sur les épaules de Mary Simon. Depuis de nombreuses années, le gouverneur général a facturé aux contribuables des sommes considérables pour des privilèges et des caprices. Essentiellement parce que les élus fédéraux refusaient d’y remédier.
En réduisant le budget du gouverneur général et en diminuant leurs privilèges, comme l'allocation vestimentaire ou les augmentations constantes de salaire, nos élus pourraient faire en sorte que sa fonction reflète un peu plus les attentes et la réalité des contribuables.