Plus de 2,8 millions de Québécois ont voté pour des partis politiques qui offraient des réductions d'impôts lors de la dernière campagne électorale.
La Coalition avenir Québec, le Parti libéral du Québec ou le Parti conservateur du Québec ont obtenu ensemble plus de 70 % des voix.
Le message pour François Legault est maintenant clair : il doit respecter ses engagements et réduire le fardeau fiscal des contribuables dès que possible.
La CAQ a promis quatre "boucliers anti-inflation" pour aider les Québécois. Ces mesures comprennent l'augmentation du montant maximal de l'aide aux personnes âgées à 2 000 $, le plafonnement des tarifs gouvernementaux, l'envoi de chèques de 400 à 600 $ et une baisse d’impôts sur le revenu. Peu importe la mesure, les contribuables québécois pourront récupérer une partie de l’argent qu’ils envoient au gouvernement.
Mais si l'aide ponctuelle pour plus de six millions de Québécois ne sera livrée à la poste qu’au courant du mois de décembre, il faudra attendre le prochain exercice financier avant d’obtenir les baisses d'impôt promises. Cependant, le coût de la vie n'attendra pas le prochain budget pour augmenter. Et l’inflation touche tout le monde: 85% des Québécois ont modifié leurs habitudes de vie pour y faire face.
Les baisses d'impôt promises par la CAQ visent les deux premiers paliers d'imposition. Elles bénéficieront à plus de neuf Québécois sur dix. Répartie sur 10 ans, la baisse d'impôt de 2,5 % commencera en 2023 par une réduction de 1 %, suivie d'une réduction annuelle de 0,25 % jusqu'en 2032.
Pour un ménage à deux revenus d'environ 150 000 $, les réductions d'impôt promises permettraient d'économiser 1 156 $ dès 2023. Pour un célibataire dont le revenu est de 60 000 $, les économies réalisées l'an prochain seraient d'environ 429 $.
Cet argent ferait la différence pour de nombreuses familles qui ont du mal à payer leur facture d'épicerie ou à acquitter leur paiement hypothécaire.
Les horizons économiques qui s’assombrissent rendent d’ailleurs ces réductions d'impôts encore plus urgentes.
La Banque centrale européenne, l'Organisation mondiale du commerce et la Banque mondiale ont toutes tiré la sonnette d'alarme quant à la menace imminente d'une récession mondiale. De nombreux analystes prédisent également que le Canada ne sera pas épargné, car les pénuries de main-d'œuvre et la hausse des taux d'intérêt perturbent la croissance économique.
Compte tenu de tous ces facteurs, on pourrait penser que les Québécois seraient unanimes dans leur combat pour obtenir des baisses d’impôts: malheureusement, ce n'est pas le cas.
Des syndicats comme la FTQ et la CSN, pour ne nommer que ceux-là, ont conjointement dénoncé dès le début de la campagne électorale les baisses d'impôt, qu'ils qualifiaient de "promesse irresponsable". Selon eux, ces baisses d'impôt porteraient atteinte à la qualité des services publics.
Voici la réalité : le gouvernement caquiste n’a aucune intention de réduire ses dépenses, et il pourrait offrir des baisses d’impôts encore plus importantes s’il cessait de gaspiller l’argent des contribuables.
Le gouvernement pourrait générer des économies supplémentaires à réinvestir dans les services sociaux en mettant fin aux subventions aux entreprises comme les 300 millions de dollars envoyés récemment à Garda, les 75 millions de dollars à Flying Whales ou les 500 millions de dollars que Legault s'apprête à envoyer à Glencore pour sa fonderie Horne à Rouyn-Noranda. N'est-il pas irresponsable de subventionner des entreprises rentables alors que les contribuables ont du mal à joindre les deux bouts ?
Finalement, les syndicats pourront dire ce qu'ils veulent, mais cela ne changera rien au fait que des millions de Québécois ont voté pour une réduction d'impôt. Il est impératif que Legault tienne ses promesses envers les contribuables.