Résidences officielles dans d’autres pays : 38 millions de dollars.
Propriétés en Afghanistan abandonnées aux Talibans : 41 millions de dollars.
Terrain vacant au Sénégal : 12,5 millions de dollars.
Chancellerie en Ukraine : 10,2 millions de dollars.
Voici quelques-unes des acquisitions du portefeuille immobilier d’Affaires mondiales Canada, qui a coûté aux contribuables 186 millions de dollars au cours des 10 dernières années seulement.
Au total, Affaires mondiales Canada possède plus de 400 propriétés dans plus de 70 pays, selon les documents obtenus par la Fédération canadienne des contribuables (FCC).
« Avons-nous vraiment besoin que le gouvernement dépense des dizaines de millions de dollars pour des résidences officielles à l’autre bout du monde? » a déclaré Franco Terrazzano, directeur fédéral de la FCC. « Mieux encore, est-ce que le Sénégal n’a pas de terrain vacant à vendre pour moins de huit chiffres?
« Avec une dette publique de plus de 1 000 milliards de dollars, les contribuables ont besoin de savoir pourquoi le gouvernement dépense autant de notre argent à l’étranger. »
Affaires mondiales Canada est sous le feu des critiques après avoir acheté un condo de luxe de 9 millions de dollars pour Tom Clark, le consul général à New York, en pleine crise du logement et du coût de la vie.
Les documents obtenus par la FCC montrent que le condo somptueux de Clark n’est que la pointe de l’iceberg, le ministère ayant utilisé l’argent des contribuables pour acquérir d’autres propriétés de luxe à travers le monde.
Depuis 2014, Affaires mondiales Canada a dépensé 38,4 millions de dollars pour des résidences officielles, notamment en Nouvelle-Zélande (2,4 millions de dollars), à la Barbade (3,8 millions de dollars) et à Trinité-et-Tobago (2,5 millions de dollars), entre autres.
À Londres, au Royaume-Uni, Affaires mondiales Canada a dépensé 58 millions de dollars pour 23 propriétés depuis 2015, toutes utilisées comme « logements pour le personnel », selon les documents. Au total, Affaires mondiales Canada possède 65 propriétés à Londres, acquises pour 208 millions de dollars.
À Kaboul, en Afghanistan, Affaires mondiales Canada a dépensé 41 millions de dollars pour trois propriétés à la fin de 2018 et en 2019, lesquelles ont depuis été abandonnées aux Talibans.
Avant l’achat de la première propriété à Kaboul, les États-Unis avaient déjà entamé des négociations avec les Talibans pour mettre fin à la guerre en Afghanistan. Sept mois après l’acquisition de la dernière propriété, les États-Unis ont signé un accord avec les Talibans pour le retrait des troupes américaines du pays.
Le 15 août 2021, le Canada s’est complètement retiré de l’Afghanistan.
« Nous n’avons pas été en mesure d’inspecter l’état de ces propriétés depuis cette date », a déclaré Affaires mondiales Canada à la FCC dans un communiqué écrit.
En octobre 2021, le Globe and Mail rapportait que « des militants islamistes gardent désormais l’ancien siège de la mission diplomatique canadienne dans la capitale afghane. »
« C’est beaucoup d’argent des contribuables dépensé pour de nouvelles propriétés en Afghanistan alors que nos alliés avaient déjà indiqué qu’ils se préparaient à partir », a déclaré Nicolas Gagnon, directeur Québec et des affaires francophones pour la FCC. « Les contribuables canadiens ont perdu 41 millions de dollars et les Talibans ont maintenant de nouvelles propriétés à leur disposition. Est-ce que quelqu’un au gouvernement va assumer sa responsabilité dans l’achat de ces propriétés? »
À Kyiv, en Ukraine, Affaires mondiales Canada a acquis une chancellerie pour 10,2 millions de dollars en 2017.
Au Sénégal, un pays d’Afrique de l’Ouest, Affaires mondiales Canada a acheté un terrain vacant pour 12,5 millions de dollars en 2022.
« Le portefeuille immobilier d’Affaires mondiales Canada est démesuré, et la facture imposée aux contribuables est tout simplement inacceptable », a déclaré M. Gagnon. « Le gouvernement doit expliquer clairement en quoi ces centaines de millions de dollars investis dans des propriétés luxueuses, souvent situées à l’autre bout du monde, profitent réellement aux contribuables.
« Si ces dépenses ne génèrent pas de valeur tangible pour les contribuables, il est grand temps de vendre ces biens pour récupérer une partie de l’argent et alléger le fardeau des contribuables. »