Par moments, les détracteurs de la Fédération canadienne des contribuables demandent pourquoi est-ce que nous ne publions pas notre liste de donateurs, accompagnée de leurs adresses et du montant donné.
Cette question est souvent suivie par des rumeurs sans fondements voulant que nous soyons financés par une pétrolière, un milliardaire plutôt douteux ou encore un parti politique, dans le but de tenter de démontrer que la Fédération n’est pas un organisme citoyen.
Il est vrai que nous acceptons les chèques de milliardaires ou de pétrolières. Nous demandons constamment des dons à des individus financièrement aisés ou encore à de grandes entreprises. Notre objectif est de faire croître les dons de tous types, afin de financer le travail que nous faisons.
N’ayez crainte, nous n’avons certainement pas le même niveau de support corporatif que des organismes tels la Fondation David Suzuki (qui reçoit des dons de plus de 100 000$ de RONA, Desjardins, MTS Allstream, Cisco Systems, et autres, ainsi qu’un don annuel de plus de 1 000 000$ de Power Corporation). À vrai dire, ce niveau de support corporatif a de quoi nous rendre jaloux.
Il va aussi à l’encontre de nos valeurs d’accepter le moindre sous provenant ce partis politiques ou encore du gouvernement. En fait, nous ne permettons même pas aux organismes gouvernementaux de nous rembourser les coûts associés à nos présentations devant diverses législations. Il s’agit de politiques inscrites dans notre charte.
Il va de soi que toutes ces rumeurs sur notre financement seraient de l’histoire ancienne si nous publions notre liste de donateurs ainsi que leurs informations personnelles. Cependant, nous ne ferons jamais cela. Il y a plusieurs raisons justifiant ce choix. Les deux raisons principales sont les possibilités de rétribution et le respect de la vie privée.
Rétribution
Pourquoi est-ce que nous servirions notre liste de donateurs sur un plateau d’argent de façon à ce que des bureaucrates, politiciens opportunistes, responsables syndicaux ou tout autres bénéficiaires de l’État providence puisse cibler ces mêmes donateurs? Il n’y a aucune chance que l’on fasse cela.
On parle quand même de gens finançant une organisation qui va jusqu’à répandre plein de cochons en plastique sur la colline parlementaire afin de rire un peu des pensions dorées que reçoivent nos élus, faire flotter un ballon géant ayant une étrange ressemblance, selon certain, à un Sénateur véreux, défier les syndicats de la fonction publique sur leurs énormes salaires et avantages sociaux, lever le voile sur les salaires à sept chiffres que reçoivent certains chefs autochtones et critiquer régulièrement les politiciens et les fonctionnaires sur leurs mauvaises décisions. Cela fait de nous une cible pour tous ces gens.
Nous sommes l’un des groupes citoyens les plus agressifs et les plus vocaux dans l’ensemble du pays. Non seulement nous nous battons contre un gouvernement sans cesse grandissant, mais aussi contre ceux qui bénéficient ultimement des largesses de l’état.
Nous avons pu constater, au fil des ans, que tous ces gens et organismes peuvent avoir un côté assez rancunier. En voici quelques exemples :
Il va de soi que nous faisons l’objet de fréquentes vérifications par divers organismes fédéraux et provinciaux, mais ce n’est pas le pire. À de nombreuses occasions, les employés de la Fédération ont été appelés en plein milieu de la nuit pour recevoir des insultes, ont reçu des lettres et courriels particulièrement offensants, ont été menacés lors de manifestations devant leurs résidences, ont eu des alertes à la bombe dans leurs bureaux, voire même des menaces de mort.
La Fédération canadienne des contribuables est un organisme public et ses employés, un peu comme nos élus, savent ce qui les attend à l’embauche. Nous ne voudrions pas infliger ceci à nos donateurs cependant.
Protection de la vie privée
Non seulement les informations personnelles de nos donateurs doivent-elles être protégées, mais leurs choix personnels doivent l’être aussi.
Il n’est pas l’affaire d’un voisin, encore moins d’un gouvernement, de connaître les activités, les intérêts ou encore les causes qu’un individu choisit de supporter avec son propre argent.
L’histoire est remplie d’exemples de ce qui arrive lorsqu’une meute d’individus ou encore un gouvernement ne croient pas que les gens ont droit à leurs choix et leurs opinions.
C’est aussi la raison pour laquelle nos élections se font par vote secret.
Nous pouvons certainement comprendre et supporter la divulgation de renseignements lorsque l’argent de l’État est en jeux. Si une organisation ou une entreprise reçoit de l’argent du gouvernement, il est souhaitable que le montant soit divulgué afin que les contribuables sachent où s’en va leur argent.
Cependant nous n’acceptons pas d’argent du gouvernement.
L’un des principes fondateurs de la Fédération canadienne des contribuables est qu’elle ne doit en aucun cas accepter d’argent du gouvernement ou demander le statut d’organisation caritative. Il va de soi que nous avons fait ces choix notamment pour une question de principes, mais il s’agit aussi d’éviter toute interférence du gouvernement dans nos actions, car là où va l’argent public, l’on peut s’attendre à ce que le gouvernement tente d’influencer les décisions.
Les fondateurs de la Fédération ont rapidement convenus qu’établir un organisme privé, sans but lucratif, ne dépendant d’aucune subvention ou aide gouvernementale, était essentiel pour protéger la vie privée de nos donateurs.
De plus, pour les mêmes raisons que Métro ne divulgue pas sa liste d’acheteurs à Loblaws, nous n’avons pas intérêt à fournir une liste de donateurs et leurs opinions politiques à des organismes œuvrant dans le même domaine que nous.
Ce type d’information pourrait être fort utile pour certains groupes, cependant notre politique de protection de la vie privée est claire à ce sujet : « En aucune circonstance nous ne publierons, divulguerons, vendrons, échangerons or donnerons les informations personnelles qui nous ont été confiées. »
Le mode d’expression de nos choix politiques demeure un choix personnel. Vous pouvez choisir de le faire publiquement, tout comme vous pouvez choisir de le faire en privé. Choisir de le faire en privé ne permet en aucun cas à autrui de critiquer votre vision pour obtenir vos noms, adresses, numéros de téléphone et historique de dons.
Ce que nous divulguons
Étant donné que nous sommes un organisme à but non lucratif, nous ne sommes pas légalement tenus de divulguer nos dons ou informations financières. Cependant nous considérons qu’il est légitime de vouloir savoir comment est-ce qu’un groupe est financé et structuré (notre structure est présentée dans un autre article). De plus, nous sommes fiers du modèle structurel et du modèle de financement que nous avons et nous croyons qu’il s’agit d’un excellent modèle pour d’autres organismes ne souhaitant pas dépendre des dons gouvernementaux.
En premier lieu, nous encourageons nos donateurs à opter pour une divulgation volontaire de leurs dons. Sur chacune des pages de notre site web, du côté droit, vous trouverez un formulaire de don. Directement au-dessous, vous trouverez les commentaires laissés par nos donateurs ayant choisi de divulguer leurs dons. Certains donateurs laissent des commentaires de façon anonyme, d’autres ne laissent que leurs noms, d’autres le montant de leurs dons et d’autres encore choisissent de tout divulguer.
De plus, si vous avez déjà participé à nos événements tels la World Taxpayers Conference ou encore aux réceptions des prix TaxFighter, vous auriez surement pu remarquer les noms et logos de nos sponsors. Ou encore, si jamais vous avez déjà vu notre horloge de la dette, les noms et les logos des donateurs de cette campagne sont toujours placés sur la remorque, sans compter les noms des centaines de donateurs qui se trouvent sur des plaques apposées sur les côtés et à l’arrière de l’horloge elle-même.
Bien entendu, il ne s’agit pas de l’ensemble de nos donateurs. Nous publions donc annuellement un résumé de nos informations financières, sans la moindre information personnelle sur nos donateurs. Voici d’ailleurs notre dernier rapport : http://www.taxpayer.com/media/CTF_Disclosure_2014(1).pdf
Comme vous pouvez le constater, en 2013-2014, la Fédération canadienne des contribuables a reçu 23,526 dons (de 21,360 donateurs). Pour mettre cela en perspective, le parti politique le mieux financé au Canada (en termes de dons reçus), le Parti conservateur du Canada, a reçu 80,135 dons en 2013, et ce en donnant un crédit d’impôt ridiculement grand. En comparaison, le Parti vert a reçu 14,500 dons.
Sur les 23,526 dons que la Fédération a reçus, 23,119 (ou 98.3%) d’entre eux étaient pour des montants inférieurs à 1,000$. Ces dons constituent un total de 3,296,368$, soit 78% de notre revenu annuel total.
Cela signifie aussi que nous avons reçu 407 dons de plus de 1,000$. Cela constitue un maigre 1.7% des dons reçus et a engrangé 670,354$, ou 16% de notre revenu total pour cette année.
Si l’on regarde les moyennes, pour les 23,119 dons de moins de 1,000$, le don moyen était de 142.58$. Pour les dons au-delà de 1,000$, le don moyen était de 1,647.06$.
Un modèle de financement exemplaire
Nous sommes fiers de pouvoir dire que nous sommes financés par 21,360 Canadiens et Canadiennes qui, de leur propre chef, choisissent de supporter le travail que nous faisons.
Nous sommes tout aussi fiers du vaste réseau de donateurs que nous avons constitué au fil des ans. Nous sommes cependant encore plus fiers du fait que la vaste majorité de nos donateurs continuent de donner, année après année.
Selon nous, les meilleures organisations ne sont pas celles qui choisissent de divulguer la liste de leurs donateurs, mais bien celles qui savent respecter le choix de leurs donateurs, plutôt que de les forcer à donner indirectement via leurs impôts. Une organisation qui divulgue « Gouvernement du Canada » ou « SCFP » parmi sa liste de donateurs peut bien réussir son objectif de divulgation, mais elle n’atteint certainement pas la légitimité ou le titre d’« organisme populaire. »
Après tout, qu’est-ce qu’est la meilleure définition de ce qu’est un « organisme populaire »? Est-ce qu’il s’agit d’une campagne financée par des impôts et des cotisations syndicales obligatoires, ou est-ce qu’il s’agit plutôt d’une organisation financée par des dons volontaires?
Nous sommes fiers de pouvoir compter la Fédération canadienne des contribuables parmi cette seconde catégorie. Peu d’organismes actifs dans le domaine des politiques publiques au Canada ont l’honneur d’être un véritable organisme populaire. Trop peu d’organismes sont prêts à envoyer des représentants sur la colline parlementaire et payer leurs propres dépenses de représentation.
Notre politique est que, tout comme les gens ont droit au choix de donner à la Fédération afin de supporter le travail que nous faisons, ces mêmes individus ont droit au choix de divulguer ou non leurs informations personnelles. Plusieurs le font. D’autres choisissent de ne pas le faire. Dans tous les cas, nous défendons nos convictions et nous engageons à respecter et protéger les choix de nos donateurs, tout en respectant notre politique de respect de la vie privée et la loi Canadienne.