MONTRÉAL – Alors que la Caisse de dépôt et placement du Québec (CDPQ) continue de foncer avec son projet de réseau électrique métropolitain (REM), la Fédération canadienne des contribuables (FCC) sonne l’alarme quant aux conséquences imprévues que ce projet pourrait avoir sur les contribuables québécois et canadiens ainsi que sur les finances publiques des gouvernements et des municipalités. (photo: simulation visuelle | Réseau électrique métropolitain | YouTube/CDPQ infra)
Les indices à cet effet s’accumulent et inquiètent de plus en plus les contribuables. D’emblée, il est devenu manifestement évident que le projet ne pourra pas se réaliser sans la participation financière des différents paliers de gouvernement, contrairement à ce qui avait été promis lors de l’annonce initiale. Voici ce que la Caisse affirmait dans son communiqué : « Dans la mesure où la Caisse assume la propriété et le contrôle des projets, leur impact sur les finances publiques du Québec est minimisé, puisque ces infrastructures sont exclues du bilan du gouvernement. Seule la contribution financière de Québec pourrait figurer au bilan, si le gouvernement décidait d’en faire une ». Or, le projet est maintenant estimé à 5,9 milliards de dollars, soit presque le double ce qui était prévu à l’origine, et la Caisse exige désormais des paliers de gouvernement qu’ils financent le REM à coup de milliards.
« Il ne fait aucun doute que le projet du réseau électrique métropolitain est emballant », a déclaré le directeur Québec de la FCC, Carl Vallée. « Cela étant dit, nous nous éloignons de plus en plus de ce qui était promis au départ sur le plan financier. Les négociations entre Québec, Ottawa et la Caisse se poursuivent dans l’ombre sans que les contribuables soient informés des conséquences sur leurs portefeuilles déjà beaucoup trop taxés. »
Les villes de la région de Montréal doivent également prévoir une facture d'environ 300 millions de dollars au cours des prochaines années pour éponger la hausse prévue des coûts du réseau de transport et la venue du Réseau électrique métropolitain.
La Caisse envisage aussi un nouveau mécanisme soit la capture de la plus-value foncière pour financer le projet, un mécanisme qui inquiète plusieurs municipalités au Québec car il viendrait mettre à contribution leur principale source de revenu.
« La Caisse et les gouvernements doivent tout faire pour minimiser les conséquences malheureuses que le REM pourrait avoir sur le portefeuille des contribuables québécois et canadiens déjà saigné à blanc et ils doivent faire preuve de plus de transparence quant aux effets réels que le projet aura sur nos finances publiques. »
Ce n’est pas tout. En plus de financer le projet avec – potentiellement – leurs impôts et leurs taxes foncières, les Québécois pourraient également être appelés à contribuer via des factures d’électricité d’Hydro-Québec gonflées. Le gouvernement a reconnu que la société d’État pourrait financer le REM jusqu’à hauteur de 300 millions de dollars.
« Les conséquences que le REM aura sur les autres services de transport collectif sont un autre point d’interrogation qui pourrait avoir une portée énorme sur nos finances publiques », a conclu M. Vallée. « Est-ce que ce sont les contribuables qui, en fin de compte, financeront les rendements de la Caisse de dépôt et de placement du Québec à travers ce mégaprojet? À la lumière des informations et incertitudes que nous avons colligées, il est légitime de se poser la question. »