EN FR

PIÈTRE FIGURE DU QUÉBEC EN MATIÈRE DE LIBERTÉ ÉCONOMIQUE : QUI S’EN ÉTONNE?

Auteur: 2014/04/30

Chaque année, l’Institut Fraser classe les soixante États et provinces qui se situent au nord du Mexique en fonction de leur niveau de liberté économique, en utilisant des indicateurs tels que la taille du gouvernement, la fiscalité et la réglementation du travail. En regard de ces critères, on ne peut s’étonner que le Québec (55e rang) se retrouve presque en bas de la liste. Voici quelques raisons pour lesquelles le Québec est si loin derrière l’Alberta (1er rang) et la Saskatchewan (2e rang).

Le critère le plus important pour le Québec est évidemment la taille du gouvernement. Aucune autre province n’a autant de programmes sociaux. Pensons ici par exemple aux garderies à 7 $ par jour, à l’électricité subventionnée à prix modique et aux faibles frais de scolarité (qui, selon Statistique Canada, n’ont pas d’influence sur la fréquentation universitaire).

De plus, les neuf milliards de dollars en paiements de péréquation des autres provinces ne suffisent pas pour payer ces dépenses onéreuses. Le Québec taxe ses citoyens comme nul autre au nord du Rio Grande. Une personne dont le revenu se situe dans la tranche supérieure peut payer jusqu’à 55 % de son revenu en impôts depuis qu’une nouvelle tranche d’imposition à un taux de 25,75 % a été récemment ajoutée. Malheureusement, cette mesure n’a pas généré les revenus escomptés par l’ancien ministre des Finances Nicolas Marceau qui a légué un déficit. En tant qu’économiste, il aurait dû savoir que selon la courbe de Laffer « trop d’impôt tue l’impôt ».

Compte tenu de cette mauvaise gestion des deniers publics, on ne peut s’étonner que le Québec soit la province qui a la dette la plus élevée au pays, soit presque 55 % de son PIB. Et si l’on tient compte de tout ce qui relève de ses compétences (écoles, municipalités, etc.), le Québec figure au cinquième rang des territoires les plus endettés de la planète, selon l’Institut économique de Montréal.

La taille de la dette n’a d’égal que l’indifférence des politiciens face à la situation, comme en a témoigné l’ancienne première ministre Pauline Marois par un haussement d’épaules, lorsque Fitch Ratings a revu à la baisse la cote de crédit du Québec en faisant passer sa perspective de stable à négative, en raison des déficits répétés qui s’élèvent actuellement à 2,5 milliards de dollars.

Enfin, le marché du travail québécois est outrageusement biaisé en faveur des syndicats. En effet, on peut former un syndicat dans une entreprise en procédant au vote à main levée, les cotisations syndicales sont déductibles et les dirigeants syndicaux les utilisent comme bon leur semble, sans oublier la loi anti-briseurs de grève qui donne plus de temps aux grévistes pour en arriver à une entente qui leur convient davantage. En d’autres termes, les syndicats mènent la danse, en particulier dans la fonction publique, ce qui explique pourquoi l’ancien premier ministre Jean Charest a échoué dans sa « réingénierie de l’État » en 2003.

Comme on peut le voir, l’effort est sévèrement puni au Québec par une fiscalité élevée et une inflexibilité dans les normes du travail qui entrave l’innovation. À cela s’ajoute la méfiance apparente à l’égard des gens qui créent réellement la richesse et les emplois, comme le montre une étude récente affirmant que la moitié de la population ne compte pas sur le secteur privé pour dynamiser l’économie, ce qui crée une province en voie d’enregistrer un revenu net par habitant inférieur à celui de l’Île-du-Prince-Édouard, soit le plus bas au Canada. Ce scénario est peu susceptible de changer dans un avenir proche, car aucun parti à l’Assemblée nationale ne remet sérieusement en question l’éléphantesque appareil gouvernemental du Québec.